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Plus de peur que de mal pour Arsenal… Et plus de répit pour Arsène

25 Août

« Ouf ! » a dû se dire Arsène Wenger à l’issue de cette rencontre cruciale face à l’Udinese, remportée 2-1 (3-1 score cumulé) par Arsenal. Les doutes présents à la mi-temps suite à l’ouverture du score de Di Natale ont vite été effacés en seconde période avec une réponse attendue d’un grand club, d’une équipe digne de porter le maillot des Gunners. Tancé par les médias et même par un nombre grandissant de supporters, le Basil Fawlty français s’est offert un peu de répit suite à cette victoire méritée. Et c’est déjà ça…

I've got 99 problems, but Udinese ain't one

Le sourire qui orne les lèvres du manager alsacien, visible sur la photographie ci-dessus, en dit long sur l’importance de ce succès en terre italienne, qui accorde au club sa place en phase de groupes de la compétition pour la quatorzième fois d’affilée. It’s Italian job done for Arsenal, pourront titrer les tabloïds anglais du jour. Et cette joie, Arsène ne l’a pas volée ; elle est même méritée.

Ce fut sûrement une des semaines les plus difficiles à vivre en tant que coach des Gunners pour lui. « Cela fait partie du métier d’entraîneur », disait-il à l’issue de la rencontre au micro de Canal+. Mais après avoir subi les lourdes critiques de la presse, certes justifiées la plupart du temps mais dures quand même, le mécontentement des fans qui l’implorent de plus en plus fort de dépenser un peu d’argent (seulement 350 hier en Italie, alors que les grands clubs anglais attirent souvent plus de 3000 supporters, ce qui en dit long sur la confiance des fans), les départs de Fabregas et Nasri et les blessures en pagaille, c’était le soulagement, le sentiment du devoir accompli qui étaient de rigueur au coup de sifflet final.

Car Arsenal a répondu présent au moment opportun, au moment où tout le monde les voyait tomber plus bas que terre, un peu comme une grande équipe que l’opinion générale avait enterré un peu trop rapidement. La pression d’un match à £20 millions, les Gunners ont montré qu’ils savaient la gérer en vieux routiers du continent européen qu’ils sont et qu’ils restent jusqu’à preuve du contraire.

Le club du Frioul, qui méritait mieux qu’une défaite par le plus petit des scores à l’Emirates Stadium lors du match aller, a bien débuté la rencontre après quelques sueurs froides dans les deux premières minutes. Le milieu d’Arsenal (Song-Ramsey-Frimpong) est dépassé par celui de l’Udinese, et la défense centrale Vermaelen-Djourou, trop laxiste au niveau du marquage, peine à contenir les mouvements des joueurs offensifs adverses. En effet, tout ce que touche Di Natale se transforme en danger pour les londoniens, et c’est sans surprise que le napolitain ouvre le score et remet de façon logique sur 135 minutes les deux équipes à égalité.

Mais Arsenal n’a pas paniqué et, alors qu’on pensait que Wenger et sa troupe allaient prendre l’eau, a réagi de la plus belle des façons. C’est simple, toute l’équipe a répondu présente en seconde période. L’impressionnant Gervinho aux dribbles dévastateurs, après un débordement dans la surface de réparation, servit son capitaine Van Persie pour l’égalisation. Et c’est Walcott parti de la gauche, sur un des éclairs de génie dont lui seul en a le secret dans cette équipe, après une course vers l’intérieur ajuste Handanovic pour sceller la victoire la plus importante des Gunners sur l’année 2011.

Ce succès, Arsenal le doit aussi au calme, à l’assurance de Sagna, toujours bien placé défensivement et participatif offensivement, ne rechignant pas à changer de côté pour occuper le flanc gauche de la défense. Il permet ainsi au jeune Jenkinson, qui jouait en D6 il y a un an, d’occuper le flanc droit et, sans faire de folies, prometteur tant offensivement que défensivement, parvient à faire oublier Clichy, parti à Manchester City, et Gibbs, blessé. Derrière eux, Szczesny a une nouvelle fois prouvé qu’Arsenal n’avait pas besoin d’un nouveau gardien, réalisant un arrêt de grande classe sur un pénalty de Di Natale.

Au milieu, Frimpong donne une dimension physique et une percussion lui permettant d’éliminer facilement son vis-à-vis, alternant avec Song montées et replis défensifs. Suite aux départs des deux milieux créateurs, Wenger a confié les clés du jeu au jeune Gallois Ramsey, qui s’il doit progresser défensivement et dans la distribution du jeu, donne des signes très encourageants. Et n’oublions pas Rosicky qui, rentré à la mi-temps en lieu et place de Frimpong, a assurément livré une des plus belles mi-temps sous le maillot d’Arsenal depuis fort longtemps.

Les attaquants, eux, ont fait le boulot, au moment où l’attaque d’Arsenal était en panne depuis plusieurs rencontres. Et ils ont permi à l’avenir du club et d’Arsène Le Professeur de s’éclaircir. Il reste sept jours exactement à l’Alsacien pour recruter.

Cette victoire est donc triplement importante : à la fois pour les finances du club qui enregistrent une rentrée d’argent de £20 millions, pour la confiance du groupe à l’approche de nouveaux défis, ainsi que pour l’attractivité du club sur le marché des transferts avec la place en Champions League acquise. Cahill, Jagielka, Samba, Parker, Martin, M’Vila, Hazard… Voilà des noms qui pourraient venir renforcer l’effectif d’Arsenal dans les jours à venir… Si Wenger se décide enfin à sortir le chéquier.

Il n’a jamais eu autant d’arguments pour le faire qu’à cette heure-ci : les réserves de cash, les nuits européennes garanties, la pression des fans et du board, la situation au classement en Premier League, les départs et les blessures. Le futur à moyen terme des Gunners passe par cette dernière semaine du mercato estival. Pour le meilleur et pour le pire…

Old Trafford se profile à l’horizon et même si une défaite annoncée ne serait pas un drame, cela ne serait d’aucune aide après un retour au calme inespéré et toujours instable. Arsène knows, est-ce toujours le cas ? Pas si sûr, mais cette semaine cruciale qui se poursuit en dira plus sur les ambitions réelles des londoniens. Pour l’instant, il faut savourer l’instant présent, aussi long puisse-t-il être, car ils se font rares ces derniers temps, les bons moments. En tout cas, Arsène et ses Gunners sont toujours sains et saufs, pour le moment. Et c’est déjà pas mal…